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Mali : « Il faut dépasser les polémiques stériles pour accompagner le CNT dans l’organisation d’élections libres et transparentes » (Aliou Diallo)

Comme à chaque étape de la vie de nation malienne, Aliou Diallo a rédigé une nouvelle tribune dans laquelle il apprécie la formation du Conseil National de Transition (CNT). Si cet organe ne correspond pas en tout point à ce qu’il espérait, le leader d’ADP-Maliba estime qu’il faut aller à l’essentiel : l’organisation des élections libres et transparentes dans dix-huit.La Président de transition Bah N’Daw a dévoilé vendredi les noms des 121 membres du Conseil National de Transition (CNT), deux mois après sa nomination et celle du nouveau gouvernement dirigé par Moctar Ouane. Comme prévu, les militaires se taillent la part du lion  (22 sièges) et prenne la présidence de cet organe avec le Colonel Malick Diaw. Ils sont suivis par les leaders du Mouvement du 5 Juin (8 sièges), à l’origine du soulèvement populaire contre Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Les autres postes reviennent à des personnalités issues des partis politiques, de la société civile et des syndicats.

La légitimité des élus vient des urnes

Si les autorités maliennes vantent une liste transparente et représentative du paysage politique national, des voix s’élèvent déjà pour exprimer leur mécontentement. Elles dénoncent la nomination de personnalités non candidates et un quota largement au bénéfice des nouveaux hommes forts du pays. Mais d’autres leaders estiment qu’il faut aller à l’essentiel. « Il ne s’agit plus de rentrer dans des polémiques et des débats stériles mais plutôt d’accompagner les autorités de la Transition dans la réussite de leur mission fondamentale : organiser des élections libres et transparentes », a écrit Aliou Diallo dans une nouvelle tribune.

Le fondateur d’ADP-Maliba, l’un des principaux partis du Mali, considère que la légitimité réelle vient des urnes, même s’il avait appelé à une CNT meilleure que celle-là. En effet, le 12 novembre dernier, il avait déclaré que « Le Conseil National de Transition dans sa forme et son format actuels pose d’énormes problèmes ». Pour lui, « le nombre de ses membres et la clé de répartition proposée ne répondent pas suffisamment aux critères de représentativité et d’inclusivité indispensables à la réussite de la mission assignée à cet organe législatif de Transition ». Il avait donc préconisé la nomination de 290 membres et une réduction considérable des salaires pour rendre supportable la charge à l’Etat.

Favori de la prochaine élection présidentielle

Aliou Diallo veut voir le Mali avancé, maintenant que les trois pouvoirs sont réunis : l’exécutif (gouvernement de transition), le législatif (CNT) et le judiciaire (Cour constitutionnelle). Cette dernière est présidée par Amadou Ousmane Touré, qui remplace Madame Manassa Danioko, jugée responsable des fraudes aux législatives de mars/avril. Aliou Diallo apporte logiquement son soutien aux membres du CNT et aux autorités de la Transition pour « la mise en œuvre de réformes politiques et institutionnelles qui permettront au Mali de retrouver le chemin de la paix durable et d’un retour à un Ordre Constitutionnel normal ». Ce qui se fera avec l’organisation d’une élection présidentielle dans dix-huit mois. Pour ce scrutin, le désormais ex député de Kayes part favori aux côtés de Soumaïla Cissé, leader du parti Yéléma.

D’après un sondage du cabinet d’études et de conseils bamakois Statix, réalisé entre le 13 au 18 novembre 2020 (avant le décès de Soumaïla Cissé), Soumaïla Cissé et Aliou Diallo ont les faveurs des Maliens pour la prochaine présidentielle avec respectivement 26 et 25,5% des intentions de vote au 1er tour, loin devant leurs adversaires. Ces poids lourds de l’opposition malienne avaient fini 2e et 3e de la présidentielle de 2018 avec respectivement 17,80% et 8,03% des voix. Le président d’ADP-Maliba réduit donc considérablement l’écart avec celui qui apparaissait jusqu’alors comme le plus sérieux adversaire d’IBK.

Du pragmatisme et du consensus

Si Aliou Diallo monte en puissance, c’est en grande partie grâce à son statut d’homme de consensus, dans ce Mali déchiré depuis 2012. Il a régulièrement fait des propositions d’équilibres à chaque étape de la vie de la nation malienne. Ce fut le cas pendant le soulèvement populaire de juin à août dernier. Ces solutions ont été en partie reprises par la CEDEAO et les dirigeants de la transition. Aliou Diallo a aussi participé aux initiatives en faveur d’une sortie de crise, dont le Dialogue national inclusif (DNI). Ce rendez-vous a été largement boycotté par l’opposition, mais inspire à présent le CNT.

L’homme d’affaires malien se distingue surtout par son pragmatisme, à travers notamment son plan Marshall. Potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs, cet ambitieux programme vise à déployer une véritable politique de décentralisation au pays et un développement socio-économique harmonieux des régions. Pour lui, ce volet est tout aussi important que le front politique car la majeure partie des problèmes actuels du Mali trouvent leur origine dans la misère ambiante. En sortant les Maliens de cette pauvreté, Aliou Diallo est convaincu qu’il mettra fin au terrorisme, à l’immigration clandestine et aux conflits armés.

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