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Inondations au Sénégal : plus de 900 milliards emportés par les eaux de pluies

Depuis belle lurette, le Sénégal est plongé dans une situation sans précédent. Il s’agit des inondations récurrentes dans le pays. Plusieurs gouvernements se sont succédé et la question a maintes fois été « étudiées, analysées, décortiquées voire même évaluées » mais il semble que c’est en vain.

Le cas des inondations continuent d’empêcher les populations de dormir paisiblement surtout en période d’hivernage. Dans beaucoup de villes du Sénégal, les habitants continuent de vivre le cauchemar des inondations, lors de chaque hivernage. Et l’Etat dans ses différents plans et programmes peine à mettre un terme à cette terrible situation.
Alors que le budget annuel du pays dépasse les 3000 milliards de F cfa, la situation est de plus en plus inquiétante et préoccupe les débats surtout quand la période de l’hivernage approche. De Dakar à Ziguinchor en passant par Kaolack, Saint-Louis, Touba, Diourbel, Kaffrine, Sédhiou pour ne citer que ceux-là, toutes ces zones ont toujours connu ce phénomène des inondations. Et lors de chaque hivernage, tous les esprits sont orientés vers le calvaire à endurer et ce depuis des décennies.

Plus les années passent, plus les choses deviennent compliquées. Une question se pose alors du côté des populations à savoir où vont tous ces milliards injectés par le gouvernement dans le programme de lutte contre les inondations ?

Il existe plusieurs raisons qui sont la cause de la persistance des inondations. Nous pouvons citer la mauvaise gestion des ressources allouées à ce programme, l’absence d’un système de canalisation, les mauvais résultats des enquêtes ou évaluations ou encore le rôle non joué de l’assemblée nationale dans cette affaire.

Une gestion médiocre des ressources allouées à la lutte contre les inondations

Depuis les inondations de 2000, 2005, 2009 et même 2012, l’Etat ne cesse d’allouer des ressources pour la gestion de ces situations qui ont requis l’attention de toute l’opinion publique et internationale. Ainsi,  pour aider les gouvernements des pays comme le Yémen, le Pakistan, le Sénégal, etc. la banque Mondiale, l’UE et certaines organisations ont mis sur pied un programme de lutte contre les inondations et de relèvement post catastrophe dans pays cités ci-haut.
Au Sénégal, plus de 700 milliards francs cfa a été mis sur table pour gérer cette catastrophe naturelle qui continue de perdurer. Donc, il faut constater une mauvaise gestion des enveloppes attribuées. Où vont tous ces milliards annoncés chaque année dans le cadre de la lutte contre les inondations ? Aujourd’hui si on devrait faire la somme dépensée dans la gestion des inondations, on serait sans doute à plus de 800 milliards voire même 1000 milliards francs cfa si on se fonde sur les chiffres avancés par l’Etat.Y-a-t-il vraiment une gestion efficace des ressources allouées aux inondations. La capitale n’est pas non plus épargnée par les inondations. Toutefois, Dakar n’occupe que 0,3% du territoire national. Et si on n’arrive pas à gérer 0,3% qu’en sera-t-il du reste du pays. Notons au passage que la capitale regroupe plus de 23% de la population nationale. Avouons-le, il y a toujours eu une gestion médiocre des ressources dans cette lutte et l’argent n’a jamais été utilisé à bon escient.

Manque d’un système efficace de canalisation

L’autre cause de la persistance des inondations au Sénégal est l’absence d’un système efficace de canalisation. Depuis plusieurs années, les différents gouvernements ont mis en place des projets de canalisation dans certaines zones de la capitale mais aussi dans certaines villes du pays où le phénomène des inondations continue de sévir. Des centaines de millions de francs cfa ont été injectés dans la construction de caniveaux pour le drainage des eaux pluviales. Mais la plupart de ces ouvrages n’ont pas pu empêcher les eaux de pluies de faire des dégâts surtout dans la capitale. Dakar souffre particulièrement de mauvaise canalisation. Et dans beaucoup de quartiers de la banlieue surtout, existe encore, une occupation anarchique de l’espace urbain. Il y a aussi les parcelles non viabilisées, mais qui sont aujourd’hui occupées par des populations.

Les mauvaises évaluations ou résultats erronés

A la fin de chaque projet, il devrait y avoir une équipe consacrée à l’évaluation de ce que l’on appelle dans le jargon de management de projets, l’évaluation d’impact. Cette évaluation vise à faire une étude complète de l’impact du projet sur tous les plans : social, économique, politique et environnemental, etc.
Dans ces projets de l’Etat destinés aux inondations, il manque une évaluation efficace et objective des ouvrages : Quid des objectifs ?
Même si des évaluations ont été menées donc elles ne sont pas objectives ou bien des résultats erronés ont été présentés dans le but de masquer la réalité.

Une assemblée nationale toujours muette quand il s’agit d’enquêter sur les affaires du gouvernement en place

L’assemblée nationale qui est une branche importante et incontournable de la démocratie, ne joue pas pleinement son rôle de législateur et de contrôleur. Elle valide le vote du budget de chaque ministère sans broncher. A défaut, elle devrait Donc, suivre de très près les ressources allouées dans tel ou tel projet ou programme. Pourtant il existe des commissions chargées de suivre l’évolution de chaque domaine ou secteur. Alors la question qui se pose est de savoir si l’assemblée nationale suit réellement les budgets votés ?
L’impression que cela donne pour tout sénégalais lambda est que l’hémicycle ne contrôle pas les actions du gouvernement. Cela veut dire que le gouvernement est libre de faire ce que bon lui semble sans se soucier du « peuple » (députés) où la majorité est derrière le pouvoir. Ce qui constitue un blocage dans la réalisation de certains ouvrages qui demandent une enquête minutieuse avant – pendant et après pour faire une évaluation générale de la qualité des travaux effectués.

Mouhamed Dramé

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